L'Olympique de Marseille signe sa première victoire sur le score de un à zéro face à une équipe guingampaise qui n'a pas su rivaliser face à son adversaire d'un soir. Cela faisait près de onze mois que les marseillais n'avaient pas gagné un match à l'extérieur sans prendre de but.
On l’attendait ce match. Tout
autre résultat qu’une victoire nous aurait fait passer une nouvelle semaine à
lire les mots « crises » et « OM » accolés. Le supporter
olympien est impatient, c’est bien connu. Pourtant, c'était ce même supporter
qui, après avoir lu tout ce qui est écrit au sujet de notre nouvel entraineur,
expliqué qu’on allait se régaler, mais qu’il faudra être patient. Au soir
d’OM-Montpellier, ce discours-là ne tenait plus pour beaucoup d'entre nous, et les « seuls les
résultats comptent » revenait à la surface.
Une première mi-temps maitrisée
L’OM a pris le match par le bon
bout et s'est crée des situations très chaudes. Thauvin, en-deçà de ce qu'on peut attendre de lui, loupa
un 1v1 dès la 6e minute et Payet, quelques minutes plus tard, frôla la lucarne sur une belle
frappe enroulée des 20 mètres. L'OM a la maitrise du ballon en cette première mi-temps, avec une possession de ballon proche de 70%.
Pourtant, si
l’OM maitrise son sujet et parvient facilement à faire circuler le ballon dans les 30 mètres
adverses, les olympiens n'arrivent pas à trouver le décalage. Le problème n'est pas les courses sans ballon des joueurs, ni la faciliter de bouger le bloc guingampais par des renversements de jeu en quelques passes. Non. Si l’OM est resté relativement inoffensif dans un
certain nombre de situations, c'est par manque de prise de risque, de tenter, provoquer. Or, le jeu de Bielsa est justement basé sur la verticalité et la prise de
risque. Le risque entraine forcément des erreurs, mais c’est justement ce qui
fait la beauté du football, non ?
Le point positif de cette première mi-temps est sans conteste la récupération du ballon, le pressing en bloc très bien exécuté. Cette meilleure coordination, par rapport aux précédents matchs, à restreint la
fenêtre de tirs de nos adversaires à la perte du ballon. Le bloc olympien est mieux en place tactiquement pour passer du schéma offensif à défensif, ce qui amène un équilibre général de l’équipe.
L'équilibre reste néanmoins relativement fragile. Imbula étant la pierre angulaire du schéma tactique développé par Bielsa, lorsqu'il perd le ballon l'OM est dans une situation critique le temps de repasser en organisation défensive. Quand on sait qu'il adore tenter de transpercer les milieux de terrain adverses par ses montées de ballon, et le déchet que cela entraine forcément, l'OM s'expose à des situations délicates.
Lors de cette première mi-temps, on assiste à des déchets dans le jeu guingampais. Certains diront que l'adversaire était mauvais, ce qui fait relativiser la performance de l'OM. Ces "certains" prennent le problème sous le mauvais angle puisque, on l'a vu en seconde mi-temps, Guingamp sait jouer au football. Il leur a été tout simplement impossible de tenir le rythme quand l'OM a joué comme ils l'ont fait en première mi-temps. Cela n'est ni insulter l'EAG ni s'enflammer. Malgré cette domination, le score est de 0 à 0 à la mi-temps.
La mi-temps, la libération et la
peur
La peur de subir une seconde mi-temps cauchemardesque a effleuré l’esprit de
tous les supporters. On connait l’histoire de la première mi-temps dominée sans
équivoque avant de sombrer en seconde, pleurant les opportunités gâchées
auparavant. Ce n’est pourtant pas ce scénario auquel nous assistons. Dès la
reprise de la seconde mi-temps, Michy, fraichement rentré en jeu à la place de Thauvin, remet sur Payet qui dribble son adversaire direct avant de
centrer pour Gignac, lequel fusille le gardien. Tout cela après 15 secondes de
jeu. Et les Olympiens ont très bien fait de ne pas attendre plus longtemps.
En effet, comme tous les matchs,
officiels ou de préparation, l’OM a subi le jeu à partir de la 55-60e
minute de jeu. Comme s’il était impossible pour notre onze de tenir la distance
sur un match. Il parait impossible que cette baisse soit uniquement d’ordre physique. Si
cela est le cas, commençons dès à présent à craindre pour les matchs à partir de novembre. Cette baisse de régime peut s’expliquer par une équipe qui n’est
pas encore à 100%, certes, mais aussi par la difficulté de tenir l’équilibre de
l’équipe sur 90 minutes. Cet équilibre de l’équipe
qui tient dans un pressing collectif dévastateur pour l’adversaire quand il est
mené parfaitement. Mais ce pressing nécessite la participation de tous les
joueurs. Le déséquilibre du bloc peut être le fait d'un seul joueur ne faisant pas le pressing dans le bon timing. C’est là la vraie
force, mais également la faiblesse, de notre collectif. Les joueurs sont
dépendants les uns des autres. L'autre difficulté pour les joueurs marseillais est de changer de dispositif tactique très fréquemment au cours d'une partie. Le passage de trois à deux défenseurs centraux, et inversement, est devenu courant suivant le nombre d'attaquants en face. Ces changements tactiques demandent une maitrise parfaite de tous les schémas de jeu proposés par Bielsa. Il n'est pas étonnant de penser que le passage d'un système à un autre amène quelques réglages, des réajustements qui peuvent profiter à l'adversaire.
Cependant, cette dernière demi-heure a permis de
voir que l’équipe a géré de manière plus efficace ses temps faibles, contenant
l’adversaire sans trop de frayeur. Seule une reprise de 25 mètres sur le haut
de la transversale fait trembler l’ensemble des Olympiens et Bielsa.
Mandanda réussi même à nous faire plus trembler que les attaquants
guingampais.
À noter l’entrée de Barrada dans
cette fin de match. Dommage de l’avoir vu faire ses débuts quand l’OM dominait
beaucoup moins le match, mais il a montré de très belles choses. Ce n’est ni un
nom ronflant ni un parcours à couper le souffle, mais c'est un joueur qui peut apporter au collectif.
Cette première victoire de la saison a permis de voir un OM combattif, qui a parfaitement maitrisé son adverse pendant une grande partie du match. Certains points sont encore à revoir, et l'arrivée de défenseurs ne pourrait pas faire de mal. La patience est de mise avec un Marcelo Bielsa qui veut construire un collectif. Pour le moment, profitons de cette semaine "calme" qui s'annonce.